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A Marseille, deux narchomidicides impliquant des adolescents de 14 et 15 ans, symbole tragique de l’« ultra-rajeunissement » des recrutements

La ville de Marseille vient de connaître une tragique semaine, avec l’implication de plusieurs jeunes adolescents dans deux épisodes d’extrême violence, liés l’un à l’autre, sur fond de narcobanditisme. Un garçon de 14 ans a été présenté, dimanche 6 octobre, à un juge d’instruction pour assassinat en bande organisée, devenant possiblement le plus jeune tueur à gages de l’histoire récente. Un autre a été frappé d’une cinquantaine de coups de couteau avant d’être brûlé vif par un groupe d’individus. Il avait 15 ans.
Dans une conférence de presse tenue dimanche, le procureur de la République de Marseille, Nicolas Bessone a constaté qu’un « degré supplémentaire » venait d’être franchi, s’alarmant de « l’ultra-rajeunissement » de jeunes garçons recrutés sur les réseaux sociaux pour se mettre au service de groupes criminels marseillais, hier pour vendre la drogue, aujourd’hui pour commettre des assassinats. L’autre constat dressé par le magistrat tient à la « totale perte de repères » de ces adolescents « qui répondent à des annonces non pas pour les vendanges ou même pour vendre de la résine de cannabis mais pour aller ôter la vie d’autrui sans aucun remords. Le rôle des réseaux sociaux commence à nous questionner », a-t-il ajouté.
Deux assassinats, commis à deux jours d’intervalle, s’inscriraient dans une guerre entre deux clans rivaux, la DZ Mafia et une équipe ancrée dans la cité Félix-Pyat nommée par les enquêteurs « les nouveaux Blacks ». Ils se disputent depuis des années le point de deal de la cité du Moulin-de-Mai, dans le quartier de la Belle-de-Mai, où déjà, en 2021, une jeune femme de 19 ans avait été tuée d’une balle en pleine tête, semble-t-il destinée au chauffeur du véhicule dans lequel elle se trouvait.
Menée cette semaine avec une grande rapidité, l’enquête montre que le 2 octobre, un détenu incarcéré à la prison d’Aix-en-Provence a mandaté un « jobbeur », une petite main du trafic âgée de 15 ans, pour se rendre à la cité Félix-Pyat et tirer dans la porte du logement d’un de ses codétenus, censé appartenir à une équipe adverse. Une mission qui devait être rémunérée 2 000 euros. Mais l’adolescent, accompagné d’un second du même âge, a été intercepté au pied de l’immeuble par plusieurs personnes qui ont découvert une arme sur lui. Si son complice a pris la fuite – il a été interpellé trois jours plus tard –, lui a subi l’acharnement d’un groupe de personnes ; il a été frappé d’une cinquantaine de coups de couteau et transporté dans la cité voisine de Fonscolombes où il a été brûlé vif. « Une scène d’une sauvagerie inédite », selon le procureur.
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